Bonne nouvelle pour tous les amoureux de la lutherie expérimentale : pas un mois, pas une semaine sans que l'actualité de Lutherie Urbaine ne revienne sur le devant de la scène. Du 30 mai au 12 juin, c'est une exposition d'instruments de musique insolites, "Lutherie Inouïe", qui aura lieu à la Maison de quartier Théodore Monod à Guyancourt. Les créations instrumentales sont d'Alain Guazzelli, Florence Kraus et Benoît Poulain. Il s'agit d'une cinquantaine de prototypes en relations avec les créations de Lutherie Urbaine.
Lutherie inouïe
Une batterie de papier
Mais où avais-je donc la tête pour laisser passer cette exposition de Pierre Bastien ? Elle était pourtant presque sous mes yeux, à deux pas de mon lieu de travail. C'est en surfant sur le net que j'ai découvert la galerie arlésienne Espace pour l'art. Pierre Bastien y présente du 3 mai au 15 juin, les jeudi, vendredi et samedi de 14h à 18h, une installation très proche de celle décrite sur son site, intitulée "Paper Drums". Cinq tambourins sont posés sur une surface plane et éclairés par dessous par une lampe. Leurs membranes sont frappées par des morceaux de papier grâce au souffle de ventilateurs électriques, produisant une polyrythmie discrète mais riche. Comme toujours avec les installations sonores, et celle-ci ne fait pas exception, il faut prendre son temps. S'asseoir, fermer les yeux, s'imprégner de la mouvance répétitive des sons. Se lever, s'approcher, regarder, essayer de comprendre comment tout ce petit monde mécanique et lumineux s'anime et prend vie sous nos yeux. C'est à cet arrêt momentané du temps que l'installation de Pierre Bastien nous invite. Un nouvel espace ouvert vers un autre monde, où de simples feuilles de papier qui volent, créent du son, du rythme et de la lumière.
Un monde aphone
Dans le cadre du festival V.O.I.X. / Ecrits d'ici, dimanche 2 juin à 16h à l'atelier cinq, 5, rue Augustin Tardieu, 13200 Arles, lecture d'un récit sonore de Gérard Nicollet, lu par Jacques Barville, comédien, mis en sons par Yannick Lemesle, meli-melophone, stylophone, live electronics, et Gérard Nicollet, générateurs de basse fréquence, buddha machine, gristleism, mantra machine, platines, objets.
Tout se déroule en silence. Le bruit de nos pas est étouffé, comme si nous marchions sur une épaisse couche de coton. Une brume imperceptible semble recouvrir l'atmosphère. Les sons y circulent peu, vidés de leur contenu par une machinerie aspirante.
Il y a des vies qui dévient
La venue de Mattt Konture chez moi il y a quelques semaines n'est pas étrangère à la chronique que voici. Mattt a remarqué le disque posé sur un présentoir du salon et m'a signalé qu'il appréciait beaucoup la musique de ce groupe. Et même si les instruments inventés ne figurent pas dans leur instrumentarium, un groupe aussi inventif et délirant méritait bien une chronique. En parallèle, relisant la comixture "Tombe la veste", je me suis aperçu que Mattt avait aussi expérimenté la lutherie sauvage avec une musique jouée sur piano en plastique et dougoudoucrayon ! Il faudra que je lui demande des précisions sur ce crayon dougoudou !
Tant de concours de circonstances et de coincidences m'ont enfin décidé à écrire. Déjà pas mal de temps que la superbe pochette dessinée par Jean-Pierre Nadau me narguait. Le travail de Jean-Pierre Nadau ne m'était pas inconnu,. Je l'avais d'abord découvert comme journaliste au sein de l'excellente et défunte revue Notes pour laquelle il avait signé quelques articles. Je me souviens en particulier d'une page très documentée sur Chomo. Ensuite pour "L'Air de Riens", une exposition collective arlésienne organisée par Originart en 2009 dans laquelle il avait présenté plusieurs dessins à l'encre de Chine noire de très grands formats. Manque de temps, paresse, j'ai sans cesse reculé le moment d'extraire la galette de vinyl de son emballage papier avant de la poser avec précaution sur ma modeste platine qui fait tout mais pas très bien (vinyls, cds, K7, clé usb et même radio).
Mais d'abord Toupidek Limonade kezaco ? Né en 1985, Toupidek Limonade est un trio composé de Jean Caël, basse, guitare, claviers, voix, Kwettap Ieuw, voix, percussions, et Denis Tagu, claviers, accordéon, percussion et voix. Denis Tagu est par ailleurs le fondateur du label rennais InPolySons, spécialisé dans différents courants des musiques inouïes, inentendues et inattendues, comme la toy music, la musique mécanique ou la musique brute (en référence à l'art brut de Jean Dubuffet).
Si le nom fruité du groupe sonne comme celui d'une boisson exotique, en réalité Toupidek est un mot groenlendais se réfèrant aux petites statues sculptées dans des os de baleine qui représentent des monstres de mer aux pouvoirs magiques, et, sous le mot Limonade, point de sens caché mais un simple clin d'oeil à la célèbre boisson pétillante constituée de jus de citron, d'eau et de sucre. Dans certains contes esquimaux, le Toupidek est un petit être qui ressemble beaucoup à un lutin et qui vit dans des grottes creusées dans les glaciers du Groenland.
Tout ceci pourrait sembler anecdotique et pourtant, l'univers toupideklimonadien est l'exact reflet des mots et des histoires qui sous-tendent son intitulé. Fortement imprégnés d'humour dadaiste, délire pataphysique, nonsense anglais et calembours oulipiens, les titres sont à eux seuls de délicieux haikus saisis sur le vif du rasoir à mots. D'"Imaginer sa conception"à "Ethers nuitées" en passant par "Hélium d'insouciance", "Profite, rock & roll" et "Or, ni, car", on assiste à un détournement permanent du langage. Et la musique n'est pas en reste qui passe subrepticement d'une ritournelle enfantine absurde et inquiétante à une courte plage instrumentale aussitôt brisée par une rythmique obsédante, aussitôt agonisante. La musique de Toupidek Limonade surprend. Elle se joue des adjectifs comme des étiquettes. Elle est toujours là où on ne l'attend pas. Quelquefois, on aimerait que tel ou tel passage d'un morceau se prolonge mais trop tard, on est déjà emporté ailleurs. La musique de Toupidek Limonade n'est pas logique, elle tourne à l'envers des sillons et voyage au coeur des rêves.
Des rêves qui se prolongent le temps d'un beau disque vinyl comme on en fait encore...quelquefois.
Pour en savoir plus sur Toudidek Limonade, une page (en anglais) sur Progarchives.com : ici.
Le retour des dessicateurs
Dessicateur, vous avez dit "dessicateur" ! Mais qu'est-ce donc qu'un dessicateur ? Après enquête sur la toile, on découvre qu'un dessicateur est (selon la définition wikipediesque) : un équipement servant à protéger des substances contre l'humidité. Au laboratoire, il est constitué d'une cuve circulaire surmontée d'un couvercle ; l'ensemble est en verre épais ou en polycarbonate. La liaison des deux parties peut être réalisée par un rodage en verre ou un joint torique en élastomère. Certains modèles sont équipés d'une prise de vide avec robinet.
L'exposition "Le retour des dessicateurs"
Durant plus d'un siècle, des tonnes de toisons de moutons venues d'Australie, d'Afrique ou d'Amérique du Sud étaient déchargées sur les quais de Dunkerque avant de prendre la route de Roubaix où la laine était analysée dans les conditions afin de définir son prix. Les laborantins contrôlaient sa résistance, son élasticité et surtout le pourcentage d'humidité dans la fibre de laine grâce à un appareil appelé dessiccateur.
Dans les Corps de garde de Gravelines, à l’occasion de Dunkerque 2013, Capitale régionale de la Culture, trois artistes sont invités à réinterpréter le processus de dessiccation : Adelin Schweitzer, Frédéric le Junter et le collectif poético-urbain Les Saprophytes.
En regard de leurs créations,sera présentée une pièce authentique datant des années 50, telle qu’elle a pu fonctionner dans la salle de la Verrière de La Condition Publique. L’exposition sera présentée à la Condition Publique du 1er au 12 juin 2013, et à La Friche de la Belle de Mai de Marseille en 2014.
Sans voix
En attendant une video, voici quelques photos prises par Eliane Vauclare dimanche 2 juin à l'atelier cinq, Arles. lors de la lecture du récit sonore "Asonie" de Gérard Nicollet, lu par Jacques Barville, mis en sons par Yannick Lemesle, méli-melophone, stylophone, live electronics, et Gérard Nicollet, générateurs de basse fréquence, buddha machine, gristleism, mantra machine, platines.
Bruisme
A ne pas manquer les 28, 29 et 30 juin, la troisième édition de Bruisme, festival des musiques, organisé par l'association Jazz à Poitiers. Le texte de présentation du festival en dit beaucoup sur la volonté des organisateurs de ne pas se laisser enfermer : Entendre quoi ? Des musiques libres...mais libres de quoi ? Libres de plaire ou de ne pas plaire. C'est déjà beaucoup. Liberté de parole, de ton, sans souci du qu'en-ouïra-t-on. Et l'édito enfonce le clou :Arrêtons-là les vaines tentatives d’étiquetage, Bruisme c’est un festival de musique, donc. Et de toutes les musiques, surtout. Mais différentes... Avec pour seul mot d’ordre l’envie de faire découvrir aux oreilles curieuses des pratiques pas tout à fait pareilles que dans pas mal d’ailleurs. Sans vouloir révolutionner à tout prix, juste donner à entendre du différent. Remettre en question quelques certitudes sur la chose musicale, cette matière qui commence à sérieusement dater, au point parfois de ne plus toujours surprendre assez. Des trucs qui ne datent pas d’hier (rock, hip hop, jazz, impro... de ce côté là, rien de neuf sous le soleil, ces musiques qu’on dit actuelles), qui ne revendiquent pas un demain, mais qui, entre les mains de quelques empêcheurs d’écouter en rond,offrent l’occasion de sortir du crincrin quotidien. Bruisme, ça pourrait être ça, tout simplement, un bon coup de plumeau dans les oreilles..
Installation sonore de Super-Jean-François Plomb
Côté programmation, beaucoup de choses intéressantes. Samedi 29 juin à 19h verra le retour de Pied Gauche aka Super Jean-François Plomb : solo lo-fi joué sur deux toms, une basse à une corde animée par un moteur d'essuie-glace armé de baguettes et piques à brochettes, une seconde basse jouée par un humain et un amortisseur vibrant + une batterie-robot. Le même jour à 21h, les quatre acolytes de Wabla feront leur entrée. L'un d'entre eux, Thierry Madiot, n'est pas inconnu des lecteurs de ce blog. En juin de l'an dernier, j'y ai présenté Ziph, premier enregistrement de musique pour trompe et ballons. Pour Bruisme, Thierry Madiot, épaulé de David Bausseron, Yanik Miossec, Christian Pruvost, interprèteront une musique de drones lancinants, équipés de rouleaux de plastique vrillés en forme de trompes télescopiques qui peuvent s’étirer sur une longueur de 1 à 20 mètres, et de deux compresseurs, véritables poumons d’acier pour alimenter cette tuyauterie.
Wabla
Le même jour à 21h, Sophie Agnel, pianiste très impliquée dans les musiques improvisées, jouera sur cordophone, rencontre élaborée entre un cadre de piano et un manche de basse. Le cordophone est né du rêve de la pianiste de jouer sur un instrument qui la surprendrait tant par ses sonorités que par son jeu même. Le GMEA et le luthier Laurent Paquier ont concrétisé ce rêve et le cordophone électroacoustique est né.
Enfin, vendredi 28 juin à 18h au Confort Moderne, il serait dommage de ne pas assister à la présentation de l'atelier Script Geometry, mené par Thomas Tilly avec le SPIP ( Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation) autour de la reconstitution de Rainforest, composition-installation de David Tudor qui tente de restituer à partir de divers matériaux sonores l’effervescence acoustique d’une forêt tropicale.
Tricks #6
Ingo Insterburg
Le N°6 de Tricks, nouveau show musical de Tracky Birthday et Hasi International sur Arte, est consacré aux instruments bidouillés. On y trouve du circuit bending et des instruments légumes, avec le Vegetable Orchestra. Le coeur de l'émission est consacré à Ingo Insterburg, comique, chanteur et multinstrumentiste. présent sur le plateau, il présente quelques-uns de ses créations : la harpe dont le cadre est une lunette de WC ; une guitare et un violon construits à partir de noix de coco, un saxophone en tuyau d'évacuation de machine à laver. Une fois de plus, le choix des artistes et des instruments n'est pas neutre. C'est l'aspect pittoresque et anecdotique qui a été privilégié. Ce qui ne veut pas dire que les créations présentés soient sans intérêt, mais qu'il aurait été intéressant de montrer en parallèle des objets sonores plus élaborés. je pense par exemple aux installations de Pierre Bastien ou de Frédéric Le Junter, ainsi qu'à l'OMNI ou à la Stretch Machine de Patrice Moullet, comme cela avait été le cas lors de l'émission spéciale Tout va bien dans mon son sur Direct 8 à laquelle j'ai participée.
The Vegetable Orchestra
Comme il semble que le code embed ne fonctionne pas, pour voir la video de Tricks, il suffit de cliquer ici.
Insolutherie
Un nouveau blog sur la toile, entièrement dédié aux nouvelles lutheries, on n'en rencontre pas tous les jours ! Celui-ci s'intitule Insolutherie et a pour sous-titre : insolente, insolite, la nouvelle lutherie ! Le webmaster, Bertrand Backeland, est bibliothécaire musical à la Médiathèque de Bruxelles. Même si le blog vient visiblement de démarrer, on y trouve déjà quelques posts intéressants, en particulier ceux sur les ressorts amplifiés d'Olivier Toulemonde, l'orgue de bois de Denis Tricot et le tahru du luthier Peter Biffin, dont on lira l'interview avec intérêt. En résumé, un blog à suivre... de près !
Tahru de Peter Biffin
Zic Zazou
J'avoue que je suis passé à côté de Zic Zazou, ce groupe de 9 musiciens comédiens chanteurs artisans et inventeurs, qui affiche déjà 30 années d'existence au compteur. Raison de plus pour ratraper le temps perdu en vous disant quelques mots sur cette formation atypique. Un peu d'histoire pour commencer. Zic Zazou a débuté sa carrière en 1987, puis s'est professionnalisé en 1992. Tous les musiciens sont originaires d'Amiens et contrairement à la plupart des groupes encore en activité, le line up n'a pas bougé depuis l'origine. Leurs spectacles ont été montrés en France et dans le monde entier. Je n'ai malheureusement jamais assisté à un de leurs spectacles. Mais j'ai pu visionner les videos tirées du DVD "Brocante sonore & autres dingueries" et je n'ai pas été déçu du voyage. Car c'est bien de "voyage" dont il est question ici. Un voyage au pays des sons et des mécanismes, une plongée au coeur d'une brocante sonore jubilatoire, où le moindre objet du quotidien devient source bruitiste et sculpture. Une parfaite rencontre entre l'art sonore, les arts visuels et les arts de la scène. Dans ce capharnaum organisé, dans ce petit monde sonique, les hommes sont les artisans d'une chorégraphie minutieusement calibrée. Les gestes se répondent, s'entrecroisent et s'imbriquent, créant un ballet mécanique digne des inventions d'un Charley "Bricolo" Bowers ou d'un Charles Chaplin. Un petit bijou de poésie musicale en mouvement. On en reparle bientôt...
Jardins sonores
Un peu par hasard, j'ai découvert cet été les Jardins sonores de La Borie, dans le Limousin. J'ai été emballé par ce très beau lieu de création pour la musique et les arts du son, qui a ouvert ses portes le 1er juin 2013. Ce jardin qui s'étend sur 14 hectares, non loin de la commune de Solignac, à 4 km de Limoges, a été conçu par 10 artistes sonores: Louis Dandrel, Emma blanc, Patrick Rimoux, Jean-Luc Thomas, Gilles Valette, Pierre Lagedamon, Gérard Borde, Pierre Perraud, Isabelle Depret-Bixio. En se promenant, on découvre, fondu dans une végétation émergente et choisie, diverses sculptures sonores : orgue à eau, percussions aquatiques, carrousel à eau, gueuloir, ... L'ensemble est attrayant, mais malheureusement, les machines ne fonctionnent pas toujours correctement. Après discussion avec la personne responsable des entrées, il semble que ces petits dysfonctionnements seront très vite corrigés. On se prend à rêver à ce que ces jardins deviendront dans quelques années, après des heures d'arrosage et de soins : une jungle sonore organisée où il fera bon se promener, tous les sens en éveil !
Cause and Nature of Sound
Comme certains fidèles abonnés ont pu le remarquer, ce blog est en sommeil depuis quelques mois. Pas l'envie qui manque ni les infos, mais le temps. Aussi, de loin en loin, par à-coups, soudainement, un nouveau post apparaîtra... Et aujourd'hui, fort à propos, en voici un tout chaud ou presque, débusqué lors d'une pérégrination webesque aventureuse. Du 15 janvier au 22 février 2014 se tiendra au Bon Accueil, Cause and Nature of Sound, première exposition française de l'artiste belge Aernoudt Jacobs, coproduite avec Overtoon. Cette exposition s'inscrit dans le cadre de On the Sensations of Tone, commissionné parDamienSimon, une série d'expositionset de résidencesdédiées àla relation entrele sondans les arts visuelsetl'histoirede l'acoustique, axéesur les instrumentsscientifiques et les collectionshistoriques del'apparatusscientifiquedu 19ème siècle.
Photophon #1 d'Aernoudt Jacobs est une installation sonore basée surune recherche acoustiqueintensivede l'effetphoto-acoustique. L'effetphoto-acoustiqueest basé surlesphénomènesd'énergie rayonnante. Une source de lumièrefortepeut être convertie enune onde sonoredûe à l'absorptionetl'excitation thermique. Ces ondes sonores sont provoquées par des variations de pression. L'effetphoto-acoustiquea été découvertau 19èmepar Alexander Graham Bell. Ce dernier a ensuite utiliséune bougie,la lumière du soleil, etles premières formes del'électricitéafin d'amplifier le son.
Photophon propose une nouvellemanière de générerdes sonssansl'utilisationde l'amplificationélectronique. La lumière créeassez d'énergie pourproduire des sons.Un certain nombred'objetsphotophoniquesquasi identiquesjouentun tonvariable dela fréquence fondamentalede523Hz.Cessons sontcréés à partir delasersblancs quiprojettent de forts faisceaux de lumièreà traversun disque rotatifqui hacheces faisceaux en petits fragments.Lesfragmentsproduisent alors des sonsdans chaque objetphotophonique.La tonalitéde l'installationaura undécalage constantdans le temps etunestructure vibrantemicro-tonalevariable.
Yaybahar
Après une année d'interruption, Chercheurs de sons revient sur le devant de la scène avec en bruit de fond les sons profonds et magnifiques du Yaybahar.
Conçu par le compositeur et designer turc Tur Görkem Sem, le Yaybahar semble remonter à la nuit des temps. Pourtant sa création est très récente. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer lorsqu'on l'entend pour la première fois, il s'agit d'un instrument entièrement acoustique.
Yaybahar by Görkem Şen from Olgu Demir on Vimeo.
Voic comment Olgu Demir, réalisateur de la vidéo de présentation de l'instrument explique son fonctionnement :« Les vibrations des cordes sont transmises par les ressorts hélicoïdaux aux tambours montés sur cadre. Ces pulsations sont transformées en son par les membranes qui font écho sur les ressorts. Il en résulte une expérience d’écoute unique avec un son surround hypnotique. »
Tree Guitar
YutoHasebeest un artiste, designeret guitariste, néà Nagoya, qui vit et travailleau Japon.Il élabore unarthybride etexploreles relationsentre les êtreshumains et la nature, l'artbasé sur le temps, le designbiomimétique, sonoreet acoustique.Son oeuvre principale, intituléeGuitar Tree, est directement influencée par lesformes de la naturecomme les arbreset les vaisseaux sanguins.Il a créé uninstrument à cordesprolongé par une ramification de branches. Ses performances se déroulent le plus souvent dans des forêtsde bamboujaponais.
The sound of empty space
"The sound of empty space" est une installation sonore créée par le compositeur israelien Adam Basanta installé à Montréal, qui explore les sons harmoniques qui se produisent lorsqu'un effet de feedback est généré entre des microphones, des enceintes et un environnement acoustique contrôlé.
Gaspar Nali
Des hommes-orchestres il en existe partout dans le monde, comme j'ai eu l'occasion de le montrer il y a quelques années déjà. Le malawien Gaspar Nali appartient à cette famille hétéroclite de musiciens-inventeurs. Accompagné d'un instrument unique : une « guitare » de deux mètres de long à une corde qu’il a nommée le Babatoni, il a enregistré en juillet 2015 son premier album, A Bale Ndikuwuzeni, chez Spare Dog Records, un label basé à Bristol. La musique est exclusivement disponible en téléchargement.
Taishokoto
Le Taishokoto ou Nagoya harp est uninstrument acoustiquejaponaisinventéil y aenviron une centaine d'années. Sorte de banjo indien il se composed'une longuecaissede résonance sur laquelle sontenfiléesun certain nombre de cordes. Il s'agit d'un instrument de type épinette des Vosges ou dulcimer. On gratte les cordes de la main droite et on crée les accords àla main gauche grâce à un clavier à boutons type clavier de machine à écrire. Il existe également des versions électrifiées de l'instrument. Il est devenu très populaire en Inde et en Indonesie sous le nom de bulbul tarang, mais est toujours joue au Japon, principalement par des orchestres.
Symphonie déconcertante
Avec pas mal de retard, je relaie la publication de l'excellent blog Beyond the coda. Il s'agit d'une video de Jean-Michel Roux sur une conception de Jean-Pierre Lentin. Elle a été diffusée en décembre 1993 dans l'émission L'oeil du cyclone. Un beau panorama de chercheurs de sons, Hermeto Pascual, Bernard Baschet, Frédéric Le Junter, Jean-Claude Chapuis, Michel Deneuve, Jacques Rémus, Peter Sinclair, Jean Weinfeld, Patrice Moullet, Nicolas Frize, Goa et François Bourlier, Clara Rockmore, Jacques Dudon, Hans Reichel, Michel Moglia, et d'instruments extraordinaires, le lithophone, le cristal, le percuphone, les disques photosoniques, l'harmonica de verre, le theremin, l'orgue à feu...
The Array Nail Violin
Je partage la vidéo postée il y a quelques jours sur facebook par l'ami José Le Piez. On y découvre le Array Nail Violin inventé et joué par Bill Wesley, un instrument électroacoustique composé de clous accordés. Le musicien enduit ses doigts de colophane puis frotte les têtes des clous pour produire les notes.
Le celloridoo
Aidin Ardjomandi est un designer iranien qui a inventé un instrument de musique hybride, le celloridoo, croisement entre le violoncelle et le didgeridoo. C'est en préparant sa maîtrise en design industriel qu'il a eu l'idée de concevoir un instrument de la famille des cordophones, le Faghan, instrument à cordes électrique, qui l'a conduit ensuite à inventer le celloridoo. En voici une présentation tirée de La Lettre du musicien : Cet instrument destiné aux musiciens créatifs, pour reprendre les mots de son inventeur, implique deux techniques de jeu. Tout d’abord le souffle, avec la technique de la respiration circulaire afin de générer le bourdon sur lequel viendra se poser la mélodie. Ensuite, la technique d’archet et de main gauche, semblable à celle des instruments à cordes frottées classiques, qui permet de jouer des notes. Le Celloridoo est équipé de quatre cordes et d’une touche sans frettes. Située à l’extrémité basse, la caisse de résonance (fabriquée en érable et recouverte de résine epoxy) sert à stabiliser l’instrument sur le sol et à amplifier le son des cordes et du souffle, tandis qu’un petit trépied supporte le pavillon qui est désolidarisé de la touche en ébène. L’invention s’est vu décerner la médaille de bronze lors de l’édition 2015 du concours “A Design Award”.