Joueurs d’angklung
Dessin d'Emile Bayard paru dans L'Illustration en 1889.
C'est un petit instrument plutôt discret, aux possibilités mélodiques réduites mais pourtant particulièrement fascinant. D'après Wikipedia, l'angklung, angklung kocok ou angkalung est à la fois un instrument de musique en bambou et un ensemble de musiciens l'utilisant. Il s'agit d'un hochet complexe d'Indonésie populaire dans toute l'Asie du Sud-Est. Il se compose de deux ou trois sections de bambou servant de résonateurs, attachés et maintenus par un ensemble d'autres petites sections de bambou, plus fines, elles-mêmes reliées à un cadre, faisant office de portique. Il en existe toute une série allant de vingt centimètres à plus d'un mètre. On obtient de la musique de l'angklung en le secouant, faisant ainsi claquer les résonateurs de bambou sur les montants. Chaque instrument produit ainsi deux ou trois notes. Il est souvent disposé en série croissante si bien qu'au lieu d'avoir un ou deux instruments par musicien, ce dernier pourra en manipuler plusieurs dizaines. Généralement, trois personnes ou plus ont un angklung dans leurs mains, qui produisent des sons sur différents tons. De cette façon, il est possible de jouer une mélodie pentatonique complète.
L'un des pionniers de la lutherie expérimentale en France, le musicien et musicologue Robert Hébrard, s'est intéressé aux possibilités musicales de l'angklung. Après plusieurs séjours d'études musicales à Bali, Robert Hébrard abandonne l'enseignement de la philosophie pour se consacrer uniquement à la musique : facture instrumentale, enseignement, composition, concerts. Au croisement des traditions d'Afrique, d'Indonésie et d'Europe, il crée une famille de percussions mélodiques en bois, bambou, pierre, peaux et parfois métal.
C'est dans ce même esprit qu'a été conçu l'Orgue à angklungs, un instrument original qui permet à un musicien soliste, contrairement à l'angklung originel, de jouer tous les répertoires possibles, sur une gamme chromatique couvrant 3 octaves. L'instrument chante comme un orgue bien qu'il n'ait aucune soufflerie et que le son soit produit par une pluie de petites percussions. Les photos qui suivent ont été prises lors d'une rencontre avec Robert Hébrard dans le Village Musical de Ribambelle à Rennes-le-Château pour la préparation du livre Chercheurs de sons. Le dessin de l'Orgue à angklungs tiré du même ouvrage est de Vincent Brunot.